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HEIC Convert, l’app pour économiser de l’espace…
Nous sommes fiers de sortir HEIC Convert, une app disponible pour iOS 11 qui vous permettra de réduire l’espace utilisé sur votre iPhone. Comment ça marche ? Simple, l’app convertit toutes vos photos JPG/JPEG dans le nouveau format HEIC qui permet d’économiser au minimum 40% de l’espace occupé.
Peut-être ne le saviez vous pas, mais tous les téléphones intelligents ou smartphones de la planète prennent des photos au format JPEG. Pour être franc et d’un point de vue digital, cette norme est totalement dépassée puisqu’elle a été inventée il y a 20 ans! Durant cette période, tout a été amélioré et en particulier les appareils photos installés dans votre smartphone. En effet, l’industrie est passée d’un pauvre capteur de 2 megapixels sur l’iPhone 1 à un capteur de 12 megapixels sur les derniers iPhone 7 ou 8.
La conséquence de cette évolution est que les photos que vous prenez avec votre iPhone sont devenues toujours plus volumineuses. Quand vous prenez une photo avec un iPhone 7 ou 8, cette dernière occupe un espace d’environ 2 megabytes. Multipliez ce chiffre par 1’000 photos et vous occuperez 2 gigabytes (6% d’un iPhone 7 de 32 GB). Et nous ne parlons même pas des photos du type panorama, car dans ce cas, l’image peut occuper jusqu’à 20 megabytes, soit 10 fois plus qu’une photo normale.
En raison de cette inflation, la plupart des personnes ayant acheté un iPhone avec une capacité limitée de 16, 32 ou même 64 gigabytes ont pu voir un message comme celui-ci au moment de prendre une photo :
Après cet avertissement, vous n’aviez plus trop le choix et vous deviez libérer de la place en effaçant des souvenirs (photos ou films), des apps ou autre fichier gourmand en espace.
L’app HEIC Convert offre une solution efficace à ce problème en permettant de convertir vos photos du format JPEG au format HEIC. Cette opération permet d’économiser au moins 40% de l’espace occupé par les photos et elle est possible grâce au nouveau standard HEIF. Par exemple, si vous avez 3’000 photos sur votre iPhone 7 de 32 gigabytes, ces images occupent plus ou moins un espace de 6 GB ce qui représente environ 20% de la capacité totale de l’iPhone. Grâce à l’app HEIC Convert, vous pouvez libérer environ 2.5 GB d’espace, ce qui vous permettra de prendre encore 1’000 photos avant de vous préoccuper de ce problème ou de devoir changer de smartphone.
Dans ce dernier exemple qui représente un iPhone 7 avec une capacité de 128 GB, les 11’590 photos occupent un espace délirant de 51 GB… L’app HEIC Convert peut vous faire économiser environ 20 GB d’espace !
Qui peut l’utiliser ?
Quand Apple a présenté cette nouvelle technologie à sa Worldwide Developer Conference en juin 2017, il a été indiqué que ce nouveau format est compatible avec tous les appareils sous iOS 11, soit les modèles suivants :
iPhone:
iPhone 5s
iPhone SE
iPhone 6 et 6 Plus
iPhone 6s et 6s Plus
iPhone 7 et 7 Plus
iPhone 8, 8 plus et X
iPad:
iPad mini 2
iPad mini 3
iPad mini 4
iPad (5e génération)
iPad Air
iPad Air 2
iPad Pro 9.7
iPad Pro 10.5
iPad Pro 12.9 (1ère génération)
iPad Pro 12.9 (2ème génération)
iPod touch:
iPod touch (6e génération)
Toutefois, il y a une subtilité de taille car ce nouveau format est très demandeur au niveau du processeur de l’appareil. Par exemple, un iPhone 5s sorti en 2013 peut lire ce format s’il est équipé d’iOS 11 mais, malheureusement, il ne pourra pas prendre de photo au format HEIC. Par conséquent, il ne sera pas en mesure d’utiliser l’app HEIC Convert pour convertir les photos de JPEG à HEIC.
Apple avait déclaré que seuls les appareils équipés du processeur A9 ou mieux pourraient prendre des photos avec ce nouveau format. C’était une bonne nouvelle dans le sens où ceci signifiait que près de la moitié des appareils supportant iOS 11 seraient compatible avec notre app, y compris les iPhone 6s, iPhone SE et quelques iPads vendus avec des capacités de 16 GB seulement.
Hélas, avec la sortie finale de iOS 11, force a été de constater que cette affirmation n’a pas été suivie et que seuls les processeurs A10 ou mieux supportent la prise de photos au format HEIC. En d’autres mots, seul un nombre limité d’appareils supportent finalement l’app HEIC Convert, soit les modèles suivants :
iPhone:
iPhone 7 and 7 Plus
iPhone 8, 8 plus and X
iPad:
iPad Pro 10.5
iPad Pro 12.9 (2e génération)
Différence entre JPEG et HEIC
Bien entendu, avant de vous lancer dans cette migration, vous vous demandez certainement ce qui va changer lors de la conversion de vos photos de JPEG à HEIC et la réponse, honnêtement, tient en un mot : rien ! L’app garde tous les éléments liés à une photo comme les métadonnées, le GPS, EXIF, etc. y compris les résolutions de la photo. De plus, la qualité des photos converties est aussi bonne que la photo originale JPEG. Bien que difficile à croire, nos nombreux tests et galeries d’exemples le prouvent. Nous avons converti des photos JPEG réalisée avec un iPhone et également un appareil professionnel comme le Canon 5D Mark IV. Jetez un œil au résultat, c’est impressionnant !
Enfin, cette app est gratuite pour convertir vos 10 dernières images depuis votre Pellicule de l’app Photos, ceci afin de pouvoir juger de la différence par vous-même ainsi que du gain d’espace. Afin de migrer l’ensemble de vos photos, vous pouvez simplement acheter l’app via le système in-app d’achat. Pour la modique somme de 1€, vous pourrez convertir des centaines ou des milliers de photos et sauver au moins 40% de votre espace de stockage.
L’iPhone fête ses 10 ans et c’est un succès inimitable…
Chaque trimestre ou presque, le monde médiatique et l’industrie digitale s’interroge sur la capacité à innover d’Apple. Les observateurs demandent à l’unisson quand est-ce que la marque sortira quelque chose qui révolutionnera encore une fois le monde ? Est-ce qu’elle peut commercialiser quelque chose de mieux que l’iPhone ? Est-ce qu’Apple peut encore une fois sortir un tel produit sans Steve Jobs ?
Après tout, cette attente est un réflexe humain; quand quelqu’un ou une entreprise vous a surpris, les attentes sont toujours très élevées.
Pour Apple, ça a commencé dès 1984, quand Steve Jobs a dévoilé le Macintosh et que ça a changé l’industrie informatique. Aujourd’hui, Apple a vendu environ 100 millions de Mac.
Puis, après avoir été renvoyé de l’entreprise qu’il avait créée, Jobs est revenu en 1997 et en 2001 il a présenté l’iPod. Non seulement cet appareil a changé la manière dont les personnes écoutaient de la musique – à une époque où l’industrie musicale affrontait difficilement l’arrivée du format MP3 – mais il a aussi changé cette même industrie. Cette révolution a permis à Apple de vendre plus de 400 millions d’iPod et il est encore commercialisé.
Finalement, il y a exactement 10 ans, le 29 juin 2007, Apple a lancé la commercialisation de l’iPhone aux Etats-Unis uniquement. Malgré le scepticisme des concurrents, l’appareil a connu un succès immédiat et, encore une fois, il a complètement révolutionné l’industrie des télécommunications, les écrans tactiles remplaçant également les claviers physiques. Aujourd’hui, juin 2017, Apple a vendu plus de 1.2 milliard d’iPhone.
Si Apple a eu besoin de 30 ans pour vendre 100 millions de Mac, il a seulement été nécessaire d’attendre 15 ans pour vendre 400 millions d’iPod et 10 ans pour commercialiser 1.2 milliard d’iPhone. Même si les ventes de ce dernier ralentissent, l’entreprise a vendu plus de 215 millions d’iPhone en 2016 (année calendaire, pas fiscale). Etant donné qu’une boîte d’iPhone à une hauteur d’environ 6 centimètres, si on les empilaient toutes, on obtiendrait une hauteur de 12’900 kilomètres de haut. Ou, si on faisait la même chose depuis 2007, on obtiendrait une hauteur de 72’000 kilomètres ! En d’autres mots, vous pourriez presque faire deux fois le tour de la terre. Délirant !
Mais les chiffres les plus impressionnants qui font vraiment de l’iPhone une histoire unique ne provient pas du nombre d’appareils vendus car, in fine, il y a énormément d’industries qui produisent plus de biens ou produits. Par exemple, l’industrie de la télévision a produit 225 millions de téléviseurs en 2016. Le marché des ordinateurs ? Ils ont produit 260 millions machines l’année dernière et enfin, les fabricants de pneumatiques ont produit 2.5 milliards de pneus !
La grande différence se situe au niveau des revenus car le prix moyen d’un iPhone vendu depuis ses débuts se situe à environ USD 620. En 10 ans, ceci signifie qu’Apple a généré plus de USD 700 milliards grâce à ce petit appareil de moins de 200 grammes. C’est une somme hors norme et pour l’année fiscale 2016, l’iPhone a généré un revenu de USD 156 milliards avec une marge brute supérieure à 40%.
C’est ce montant qui fait que l’iPhone est une saga extraordinaire et il est fort probable que de tels chiffres ne seront plus jamais atteint par quiconque. Pour donner un peu de perspective à ces chiffres, je me suis amusé à comparer les revenus de l’iPhone avec quelques marques connues comme par exemple le constructeur BMW qui a produit 2.5 millions de véhicules (BMW, Mini, Rolls-Royce et les motos) en 2016 pour USD 11 milliards. Que dire de Johnson & Johnson, la célèbre entreprise qui produit du matériel pharmaceutique, médical et hygiénique ? Ils ont à peine déclaré la moitié des revenus de l’iPhone, soit USD 72 milliards. Et que dire de Boeing, le célèbre constructeur d’avions qui a livré 930 aéroplanes (militaire et commercial) ainsi que 7 satellites ? A peine USD 95 milliards !
Il y a moins de 20 entreprises dans le monde qui ont généré un chiffre d’affaires plus important que l’iPhone et moins de 10 sur l’ensemble du chiffre d’affaires d’Apple.
On peut même comparer les revenus de l’iPhone avec le PIB de certains pays comme l’Algérie (USD 167 milliards) ou la Nouvelle Zélande (USD 173 milliards) ; des pays qui comptent respectivement 40.5 et 4.8 millions d’habitants. En fait, les seuls revenus de l’iPhone pourraient permettre au produit de figurer au 56ème rang mondial en PIB sur 195 pays.
Maintenant que l’iPhone célèbre son dixième anniversaire, les gens devraient cesser de demander quelle sera la prochaine révolution car elle est toujours en cours. L’iPhone ou le smartphone en général fait partie d’un écosystème qui est en train de changer nos vies, de n’importe quelle perspective, et c’est seulement le début.
Grâce aux montres intelligentes, aux capteurs et aux IoT, notre futur sera sous un contrôle actif ou passif en continu et permettra d’accéder à des services que peu d’entre nous peuvent imaginer aujourd’hui.
Est-ce que votre entreprise ou activité est prête pour ce changement ? Avez-vous la volonté de transformer votre cœur de métier pour survivre ou devenir le prochain exemple de votre industrie ?
Apple se soucie du Mac, un entretien exclusif avec Phil Schiller
A la suite du lancement du MacBook Pro 2016 et des avalanches de commentaires qui ont suivi, je souhaitais passer en revue l’écosystème de Apple, le Mac étant directement lié à l’iPhone et à l’iPad.
Tout d’abord, je dois avouer que les deux dernières années ont été extrêmement favorables au Mac. Si l’on se base sur le succès du premier Mac, en 1998, et de l’iPod en 2001, les ventes de Mac ont été couronnées de succès :
Il convient de souligner que ces chiffres se basent sur l’année fiscale d’Apple (du 1er octobre au 30 septembre).
Partant de moins de 5 millions de machines vendues par an avant 2005, Apple a réussi à en vendre plus de 20 millions en 2015. Cette augmentation significative a permis à l’entreprise d’entrer dans le top 5 ou 6 des fabricants d’ordinateur au niveau mondial. D’un point de vue financier, Apple a gagné autour de 6 milliards de dollars en 2005 avec ses ordinateurs, et, prouesse remarquable, 25 milliards de dollars en 2015, soit “seulement” 11% des revenus de Apple en 2015 ! Cependant, deux petits incidents de parcours sont survenus en 2013 et en 2016. Comment Apple se situe-t-il face au reste de l’industrie ?
Afin de rendre le graphique plus lisible, j’ai divisé les ventes de PC mondiales par 10. Même en partant du principe que les chiffres pour 2016 ne sont pas définitifs, aucun miracle ne se produira pour les PC, et les ventes à travers le monde ont baissé d’approximativement 25% par rapport au chiffre le plus haut, en 2011. D’un autre côté, les ventes de Mac ont baissé de 10% par rapport au chiffre le plus haut, en 2015, mais tout est-il perdu pour autant ?
En octobre dernier, Apple a invité tous les médias à un évènement Mac, en envoyant une petite carte qui disait “Hello again”. Pour ceux qui n’auraient pas suivi Apple depuis leurs débuts, ce “Hello” est célèbre car il a été utilisé pour le premier Macintosh en 1984. Cette courte phrase a suscité beaucoup d’attentes, car, foncièrement, le portfolio Mac était en quelque sorte mort puisque certains parmi les 6 modèles, dont le Mac Pro, n’avaient reçu aucune mise à jour durant 1000 jours, soit presque 3 ans… ou une éternité dans le monde informatique.
Mais la surprise a été de courte durée, puisque Apple n’a présenté qu’un seul nouvel ordinateur portable : le MacBook Pro (2016). Pire encore, celui-ci n’était pas à la hauteur en terme de connectivité : les générations précédentes possédaient 6 connecteurs différents, tandis que le nouveau c’est doté que de 2:
MacBook Pro 2015 | MacBook Pro 2016 | |
---|---|---|
USB | 2 (USB 3.0) | 4 (USB Type-C) |
MagSafe 2 | 1 | |
Thunderbolt | 2 | |
HDMI | 1 | |
Lecteur carte SD | 1 | |
Audio jack | 1 | 1 (pas compatible iPhone 7) |
Ce changement radical a eu pour conséquence pour Apple de présenter 200 nouveaux adaptateurs ou câbles (peut-être moins). Beaucoup ont alors considéré ceci comme nettement insuffisant, et survenant trop tard, et surtout, comme une arnaque, car tous les accessoires étaient proposés à un prix extrêmement élevé. Afin de calmer un peu les esprits, Apple a offert à ses clients une réduction de 50% sur les accessoires, quelques jours après l’annonce et valable jusqu’au 31 décembre 2016… avant de prolonger cette offre jusqu’à fin mars 2017.
Cela permettra-t-il de redresser les ventes de Mac en 2017 ? Le premier trimestre sera certainement favorable, puisque beaucoup attendaient un renouvellement, mais sur le long terme, j’en doute si le portfolio reste au point mort. Bien évidemment, les ordinateurs portables comptent probablement pour plus de 60% ou 70% des ventes et Apple a raison de se concentrer sur ce type de produits. Néanmoins, le MacBook Air a lui aussi l’air d’être au point mort, et le MacBook de base est tout ce qui reste dans ce segment, ce qui signifie que le portfolio est passé de 3 modèles à 2.
Et qu’en est-il du choix des ordinateurs de bureau ? Au point mort, lui aussi ! L’iMac a plus d’un an, le Mac Mini a plus de 2 ans, et le Mac Pro va bientôt souffler ses 3 bougies. Qui d’autres dans cette industrie peut attendre si longtemps sans la moindre mise à jour ? Apple se soucie-t-il toujours du Mac ?
Après une avalanche de critiques, demandant si cette fête sur le thème “Hello again” était une plaisanterie, la direction générale de l’entreprise est venue se défendre. Tout a commencé moins de 5 jours après l’événement, lorsque Phil Schiller, le Vice-Président du Marketing Mondial Apple, a déclaré au journal The Independant :
“Nous aimons le Mac et nous y sommes autant investis aujourd’hui qu’il s’agisse des ordinateurs de bureau ou des portables, que nous l’avons été par le passé.
Fort bien, mais comment peut-il affirmer cela alors que Apple n’a pas mis à jour une seule de ses machines, même au niveau du processeur ? D’un point de vue de chaîne logistique, on peut même se demander si d’anciens processeurs tels que ceux-là se trouvent encore sur le marché pour équiper ces machines ! C’est alors que Tim Cook a envoyé un email à ses employés en décembre disant :
“Certaines personnes dans les médias ont émis des doutes sur notre investissement dans les ordinateurs de bureau. Si ces doutes subsistent parmi nos équipes, permettez-moi de clarifier la situation : notre plan d’action recèle de fantastiques ordinateurs de bureau. Personne ne devrait s’en inquiéter”.
Pour être honnête, beaucoup de personne s’en inquiètent et se sont montrées frustrées par ce manque d’investissement entre ce que dit la direction et le cycle de vie des produits. En 2000, le Mac générait 86% des ventes globales et l’entreprise mettait à jour ses modèles jusqu’à 2 ou 3 fois par an.
Aujourd’hui, alors que le Mac ne compte que pour 11% des revenus totaux de l’entreprise en 2016, et même si les ventes ont été multipliées par 4, il existe des priorités plus importantes. Par exemple, les ventes d’iPad ont atteint des sommets en 2013 avec 71 millions d’appareils vendus mais en 2015 “seulement » 46 millions ont été vendus, ce qui constitue une baisse de 35%. Il en va de même pour l’iPhone. Après les ventes records de 231 millions d’appareils en 2014, l’entreprise n’a vendu “que” 212 millions d’appareils en 2015, soit une baisse de 8%. L’iPad et l’iPhone comptent respectivement pour 10% et 66% des revenus en 2015. En d’autres termes, 76% de 233 milliards de dollars gagnés en 2015 proviennent de deux familles de produits, qui sont à présent en perte de vitesse.
Cependant, il subsiste une grande frustration et j’ai réussi à entrer en contact avec Phil Shiller afin de lui poser quelques questions. Voici ce qu’a donné notre entretien :
Phil, tout d’abord, merci de me consacrer du temps, alors que la saison haute bat son plein. Comme vous le savez, le public s’est montré fort mécontent suite à votre dernière annonce puisqu’il s’attendait à des nouveautés dans le porfolio Mac, plutôt qu’à un seul modèle. Pouvez-vous nous fournir davantage d’informations sur ce qui s’annonce pour les utilisateurs Mac ?
Bien sûr. Nous allons annoncer des nouveaux produits en début d’année prochaine et pas seulement des mises à jours de composants. Certains produits seront même proposés sous une nouvelle forme et avec beaucoup de connecteurs.
Mais comptez-vous vous débarrasser de certains produits comme pour le MacBook Air et proposer encore moins de produits à l’avenir ?
Tout d’abord, nous ne nous sommes pas débarrassés du MacBook Air, il est toujours en vente.
Allons Phil, cette machine a bientôt 2 ans et vous ne l’avez pas mise à jour. Personne ne va l’acheter, mais nos lecteurs s’intéressent à l’offre de bureau, qui est, et vous ne pouvez pas dire le contraire, complètement dépassée. Pour le moment, 3 machines sont disponibles, comptez-vous proposer moins de choix ?
Je ne peux pas vous donner trop de détails, mais nous proposerons un nombre de machines adapté aux besoins de chaque utilisateur. Puis-je vous rappeler qu’en l’espace de 10 ans, nous avons réussi à vendre 4 fois plus de machines, mais avec quasiment le même nombre de modèles ? En 2005, nous proposions 5 machines, et en 2015, notre portfolio en comprenait 6. Cette simple stratégie a propulsé Apple au rang de quatrième plus grand fabricant d’ordinateurs dans le monde, en terme de volumes.
C’est une grande réussite et en parlant de vos concurrents, savez-vous combien de modèles proposent HP ou Dell ?
Sans doute trop. Nous n’avons aucune intention d’étendre nos modèles Mac. Gardez à l’esprit que le plus est l’ennemi du bien.
Je connais ce slogan, mais comme le nombre d’utilisateurs dans le monde augmente, ne pensez-vous pas que vous aurez besoin de davantage de modèles afin de soutenir cette croissance, et de combler les besoins spécifiques de vos clients ? Prenez l’iPhone, vous êtes passés d’un seul modèle à au moins 3 modèles et avec des formes différentes.
Non, notre mantra est de garder une stratégie très claire, et un choix simple pour nos utilisateurs. Savez-vous combien de modèles propose HP ? Je me suis renseigné l’autre jour, par curiosité, lorsque je voulais acheter quelque chose pour ma belle-mère, et devinez, rien qu’en ce qui concerne les ordinateurs de bureau, il existe plus de 9 modèles, et plus de 10 modèles d’ordinateurs portables, ce qui permet de configurer plus de 193 machines ! J’ai donc demandé à Siri où je pouvais acheter de l’aspirine à 2 heures du matin…
Siri a-t-il su répondre?
Non, vous savez que pour ça, vous ne pouvez pas lui faire confiance. J’ai simplement demandé à ma femme Kim ce qu’elle avait pris, la dernière fois qu’elle avait entendu parler Donald Trump, et ça a fait l’affaire.
Très bien, mais vous avez opéré d’étranges changements sur le dernier MacBook Pro. Les utilisateurs d’ordinateurs de bureau doivent-ils s’en inquiéter ?
Je n’appelle pas ça d’étranges changements, mais plutôt du courage ! Ces nouveaux ports USB, c’est l’avenir, et même les théories de Einstein ou de Hawking n’y changeront rien. En ce qui concerne la philosophie de notre portfolio en général, Ive et son équipe ne peuvent pas concevoir 10 ou 20 nouvelles machines par an. Nos fournisseurs croulent déjà sous les exigences et nos dessins qui sortent de son laboratoire, alors imaginez, si l’on multipliait tout ça par 10. Il vaut mieux rester minimaliste, même si, de temps en temps, cela peut engendrer de la frustration chez nos clients.
Oui, mais vous avez expliqué ce qui a motivé ces choix, en disant que vous aviez abandonné certains des ports à cause de contraintes physiques, mais le port MagSafe et le lecteur de carte SD étaient tous deux très fins. Pourquoi avoir changé d’avis?
Vous avez raison, et ces ports auraient pu être intégrés au nouveau châssis. Cependant, ce n’était pas la solution, car nos études de marché ont prouvé que les clients n’avaient plus besoin de telles caractéristiques. Tout d’abord, nous avons présenté le MagSafe en 2006 lorsque Apple n’était encore qu’une petite entreprise, et nos clients de par le monde n’étaient pas encore très connectés. En l’espace de 10 ans, nous sommes devenus si importants, et nos clients, tellement plus doués en informatique, que nous avons senti qu’un connecteur d’alimentation tel que le MagSafe 2 n’était plus utile, même si le MagSafe 5 était prêt à sortir. Nos clients d’aujourd’hui sont tellement doués en informatique qu’ils ne tombent pas par hasard sur le câble d’alimentation, mais ils le sentent et ils ne s’encoublent plus par accident. Ensuite, la carte SD. C’était un sujet de plaisanterie depuis le départ, car il existait plus de 6 formats de cartes différents, et nous ne savions pas laquelle choisir. Puis, alors que j’étais en vacances, j’ai perdu mon lecteur de carte, et demandé à notre équipe d’ingénieurs de fournir un MBP avec un lecteur SD intégré, ce qu’ils ont fait. Mais, comme je n’utilise que mon iPhone pour prendre des photos, j’ai simplement demandé aux ingénieurs de l’enlever, et les photographes mécontents peuvent utiliser le Wifi.
Mais Phil, un lecteur de carte SD intégré est bien plus rapide que n’importe quelle connexion WiFi, lorsqu’un photographe a besoin de transférer de gros volumes de données. Par exemple, le MBP précédent pouvait facilement atteindre une vitesse de transfert de 480 Mbit/s avec un lecteur SD, tandis qu’une connexion Wifi ne surpassera que très rarement cette vitesse. Alors, pourquoi l’avoir abandonné, alors que le nouveau MBP a adopté le PCI Express ultra-rapide ?
C’est une bonne question, mais personne ne l’utilise au niveau de la direction, alors nous n’en voyions pas vraiment d’intérêt, et le futur de la photographie, c’est l’iPhone. Demandez à Canon et à Nikon comment se portent leurs ventes.
Je le ferai et j’ai une dernière question : Apple n’a pas une structure managériale classique avec des divisions par produit ou par service. Alors que la marque est en train de s’étendre et de toucher davantage de secteurs, la structure managériale même de l’entreprise ne risque-t-elle pas de devenir un frein ? Plus précisément, ce manque d’attention envers les produits Mac est-il le résultat direct du management actuel, qui a été empêtré dans la baisse des ventes de l’iPad et plus récemment, de l’iPhone ?
Non, nous créons d’excellents produits précisément parce que nous nous investissons tous au niveau du top management. Si le Mac se trouvait dans un service différent, des produits incompatibles avec le reste de nos produits verraient le jour.
Mais Phil, le dernier MacBook Pro propose un jack audio incompatible avec l’iPhone 7, qui avait été présenté tout juste 2 mois auparavant ! Comment l’expliquez-vous ?
Allons, vous donnez l’impression de ne pas aimer notre dernier produit. C’est quoi, le problème? Vous préféreriez passer 5 heures dans un magasin HP à essayer de sélectionner l’une des 193 machines proposées ? Avant de faire ça, vous feriez mieux d’aller sur un site de pharmacie en ligne et de commander tout une cargaison d’aspirines !
Merci Phil, j’attendrai votre prochaine annonce Mac et je reviendrai sur l’ampleur de votre investissement.
PS: Avant que le service juridique d’Apple ne m’appelle, cette interview était totalement inventée…
L’époque d’Apple et des smartphones
C’est officiel, et tous les médias et réseaux sociaux ont déjà annoncé que pour la première fois depuis la sortie de l’iPhone en 2007, ses ventes vont chuter au prochain trimestre. Peut-on donc dire qu’il s’agit du début de la fin d’Apple et des smartphones en général ?
De nos jours, tout va vite, très vite même, et cela dépasse le point de vue technologique. Un produit peut avoir du succès un jour et être complètement obsolète quelques années plus tard. Souvenez-vous du Netbook, l’ordinateur qui était supposé révolutionner le secteur informatique ?
Lorqu’Apple présenta son iPhone, tout le monde, sauf ses aficionados, était très sceptique quant au succès d’un tel appareil. Certains grands noms du secteur technologique avaient bien évidemment des avis absurdes concernant ce produit, et certains d’entre eux ont aujourd’hui disparu, tout comme les entreprises dont ils s’occupaient.
Le smartphone en général devint rapidement populaire dès que les concurrents commencèrent à copier l’iPhone et les ventes ont atteint un niveau incroyable en 2015. Selon IDC, plus de 1,4 milliard de smartphones ont été vendus l’année dernière dans le monde. Dans le but de mettre ces ventes en perspective, seulement 247 millions de téléviseurs et 315 millions d’ordinateurs ont été vendus pour la même année, les deux secteurs connaissant une baisse depuis quelques temps déjà. Le succès du smartphone a dépassé toute les attentes pour atteindre des niveaux stratosphériques.
L’opposé s’était produit lorsque le Macintosh fût introduit sur le marché pour la première fois en 1984, avant d’être copié à grande échelle. Apple n’a pas réussi à en vivre et la société était presque en faillite en 1997 car 90 % de ses revenus provenaient de ses ventes de Mac. L’histoire de l’iPod, de l’iPhone et de l’iPad a été différente et cela permis à Apple de devenir leader du marché pendant un certain temps grâce au nombre de smartphones vendus et aux revenus ainsi générés. Selon IDC, Apple a vendu plus de smartphones en 2011 que toute autre compagnie, volant la première place à Nokia. Depuis, la société se maintient à la seconde position y compris en 2015 où elle détenait 16,2 % de part de marché (avec 231 millions d’appareils). Samsung a pris la première place avec 22,7 % (325 millions d’appareils).
Depuis 2007, année après année, chaque trimestre a affiché une augmentation générale des ventes de smartphones et le premier trimestre 2015 (d’octobre à décembre 2015) n’a pas été différent, bien que l’augmentation fût assez limitée. Mais les choses prennent fin après 35 trimestres et l’entreprise a prévenu que les ventes du deuxième trimestre 2015 (de janvier à mars 2016) devraient se situer entre 50 et 53 millions d’appareils. Ces chiffres sont entre 13 % et 18 % plus faibles que ceux du deuxième trimestre 2014 durant lequel la société a écoulé 61 millions d’appareils.
Je ne vais pas rentrer dans les détails financiers, car vous pouvez trouver de meilleures informations ailleurs, mais cela veut tout simplement dire que plusieurs milliards manqueront également au prochain trimestre financier, l’iPhone comptant pour environ 60 % des revenus d’Apple. Et je ne parle même pas de l’impact de la devise qui a diminué les revenus de 5 milliards. Apple en est même venu à révéler un document supplémentaire appelé « Documentation supplémentaire sur les bénéfices » pour expliquer le problème. Las, les marchés financiers ont été déçus et l’action a chuté d’environ 6 % après l’annonce des résultats financiers.
Apple va arrêter de se focaliser exclusivement sur le marché haut de gamme car il est proche de la saturation. Son catalogue inclut actuellement un produit phare (le 6s) et certains autres appareils qui, d’un point de vue technologique et de conception, ont pratiquement trois ans (iPhone 5s). Des rumeurs existent concernant le lancement par Apple d’un nouveau smartphone en mars qui pourra surpasser les performances de l’iPhone 5c (sorti fin 2013 et qui était le produit d’entrée de gamme). Attention : entrée de gamme pour Apple ne signifie pas un mauvais design ou un chipset bon marché pour un prix de vente total de 100 $ ! À l’heure actuelle, et sans contrat téléphonique, le dernier 6s coûte 649 $ et le 5s 450 $. Il serait donc surprenant de voir apparaitre un produit à moins de 400 $, sans contrat, pour ce nouvelle iPhone d’entrée de gamme.
Ceci étant dit, cet appareil ne devrait faire son apparition qu’en avril au plus tôt (ce qui correspond au troisième trimestre pour Apple). Quelque soit son prix ou les fonctionnalités qu’il offre, aidera-t-il la société à battre les 47,5 millions d’iPhone qu’elle avait vendu au troisième trimestre 2015 ? J’en doute, mais la question n’a plus d’intérêt maintenant.
Même si les smartphones ne sont pas prêts de disparaitre, le fait que le marché commence à saturer laisse les gens se questionner sur ce qui sera le prochain « objet » à la mode. L’Apple Watch ? Pour information, l’iPod représentait presque 50 % des ventes d’Apple en 2008 et personne ne s’est inquiété de la baisse des ventes en 2009 alors que les ventes de l’iPhone commençaient à croître. L’histoire va-t-elle se répéter avec la Watch ? Je n’en suis pas certain.
Il ne s’agit pour le moment que d’une extension de l’iPhone, car vous avez besoin d’un iPhone pour qu’elle fonctionne. Et même s’il existe environ 600 millions d’iPhones compatibles avec la Watch, la plupart des gens possèdent déjà cet appareil inévitable. Cela veut dire que même si les chiffres préliminaires paraissent bons pour Apple et la Watch, il est peu probable que cet appareil compense le ralentissement des ventes de l’iPhone.
Bien sûr, la miniaturisation et la technologie en général permettent un progrès rapide, mais la montre intelligente va-t-elle complètement remplacer les smartphones dans 5 ans comme le prédit Jean-Claude Biver, Président de la branche Montres du groupe LVMH ? Je ne le pense pas car les smartwatchs seront toujours proposées dans un petit format et ne proposeront donc pas une bonne expérience utilisateur pour par exemple lire des e-mails ou des articles. Techniquement, elle en a évidemment les capacités mais l’utilisateur prendra-t-il autant de plaisir à le faire plutôt qu’avec l’écran 4’ ou 5’ d’un smartphone ?
Lorsqu’Apple a introduit la Watch, beaucoup d’acteurs de l’industrie s’en sont moqués. Cette attitude ne rappelle rien ? C’est du déjà-vu et certains d’entre eux, comme Jean-Claude Biver, prennent déjà la chose plus au sérieux et ont déjà présenté leur version de la smartwatch. Même si le succès reste pour le moment limité avec seulement 80 000 appareils vendus pour le moment, il s’agit quand même d’une avancée dans la bonne direction pour une industrie manquant cruellement d’innovation dans le monde numérique.
Peu importe quel sera le prochain « produit à succès », la smartwatch et le smartphone joueront sans aucun doute un rôle important dans notre monde connecté. Votre entreprise est-elle prête pour cette nouvelle ère ? Vos services et vos produits fonctionnent-ils déjà sur une smartwatch ou un smartphone ?
James Bond est-il sur le point de prendre sa retraite ?
Bien que l’aventure la plus récente de la saga James Bond, intitulée Spectre, doive sortir à la fin de l’année, il se pourrait que l’agent secret le plus célèbre au monde doive prendre sa retraite très bientôt. Il ne serait plus nécessaire de faire appel aux agents comme lui qui, autrefois, sabotaient les infrastructures, volaient des documents, séduisaient des fonctionnaires de haut rang et utilisaient des micros clandestins.
Chaque jour, les médias parlent de conflits armés à travers le monde grâce aux déclarations des belligérants. Telle est la manière dont le public arrive à savoir ce qu’il se passe dans le monde –ainsi qu’avec l’aide de reportages basés sur les renseignements fournis par des sources internes bien informées, qui sont, essentiellement, des fonctionnaires faisant parvenir stratégiquement des informations filtrées et orientées.
Cependant, en raison du développement des communications électroniques au cours des 20 dernières années, les techniques classiques d’espionnage utilisées par les services secrets sont en train de changer très rapidement car les États et les organisations privées ont énormément investi dans la ‘cyber-guerre’, tout à fait éloignée des regards indiscrets des médias. Ceci a entraîné une augmentation massive des cyber-attaques, pourtant rarement remarquées par les médias, peu importe leur énormité ou gravité, à moins qu’un certain fonctionnaire en parle pour partager des informations.
Récemment, une attaque énorme et fortement coordonnée a eu lieu dans des endroits inhabituels… des hôtels. À ce stade, vous vous demandez si ces hôtels sont situés dans une zone de guerre ou de conflit. Pas du tout, les attaques ont eu lieu dans certains hôtels de grand luxe en Suisse, tout comme ailleurs. Ces informations stupéfiantes proviennent d’une entreprise spécialisée appelée Kaspersky, l’un des principaux fournisseurs de service de sécurité informatique. Ils ont identifié un tout nouveau programme malveillant, et il a été découvert dans leurs systèmes (également contaminés). Ils ont baptisé le logiciel néfaste Duqu 2.0, car une partie de celui-ci ressemblait à quelque chose qu’ils avaient déjà découvert en 2011. Pour résumer, il est composé de 19 modules et ses intentions sont inconnues.
Peu importe l’objectif de ces modules, les personnes responsables des logiciels malveillants, une fois conscients qu’ils avaient été découverts, ont commencé à tout effacer en quelques heures –rendant Kaspersky sceptique à propos des chances de découvrir exactement de quoi Duqu 2.0 était capable. Quels que soient ses objectifs, le logiciel néfaste avait plusieurs cibles à travers le monde mais presque toutes étaient liées au programme nucléaire en Iran. En particulier, tous les hôtels qui devaient accueillir les négociations ont été attaqués dans les trois semaines avant la réunion et étaient contaminés lorsque les négociations ont eu lieu.
Considérant la sophistication des attaques et la quantité de modules utilisés, il est peu vraisemblable que les personnes impliquées dans ce genre de manœuvre envisageaient simplement d’espionner ou de détourner les communications. Sans aucun doute, cette attaque a été lancée par un Etat qui n’était pas invité aux négociations ou, pourquoi pas, par quelqu’un qui faisait partie de la réunion mais qui voulait tout savoir sur ce qui se disait en dehors de la table des négociations.
Dans le bon vieux temps, les Etats auraient envoyé sur place leurs meilleurs agents, y compris James Bond, pour espionner avec des micros à longue portée et copier des documents sensibles grâce à des micro-caméras – mais aussi pour se faufiler dans des pièces et compromettre des appareils tels que les ordinateurs et détourner le système téléphonique interne d’un hôtel pour écouter toutes les conversations ayant lieu par téléphone.
Mais ça c’était le bon vieux temps. De nos jours, il faut seulement avoir un groupe de 10 à 20 pirates informatiques hautement qualifiés, assis à des milliers de kilomètres de là mais pouvant obtenir l’accès à tout ce qui est connecté à un réseau. Les attaquants connaissent les noms de tout le monde grâce à la prise de contrôle du système de réservation de l’hôtel en plus de tous les autres systèmes connectés aux réseaux de l’hôtel ; les ordinateurs jusqu’aux smartphones les plus intéressants ont probablement été infectés. En plus de ces tâches « courantes », il est également possible qu’ils aient piraté le système téléphonique de l’hôtel, et non seulement pour écouter ce que les gens disent au téléphone mais comme tous les téléphones modernes fonctionnent avec un système d’exploitation (tous vendeurs confondus) et qu’ils sont connectés au réseau, ils peuvent être également piratés. Autrement dit, tous les téléphones ou systèmes de conférence vidéo peuvent être activés silencieusement et le micro intégré ainsi que la caméra peuvent transmettre tout ce qu’ils captent sans que personne dans la pièce ne le remarque.
Ce n’est pas de la science fiction car toutes ces actions ont déjà été réalisées sur un ordinateur ou d’autres éléments stratégiques raccordés au réseau. La cyber-guerre est une réalité et cet exemple ne constitue probablement que le sommet de l’iceberg car le logiciel malveillant a seulement été découvert par hasard. En ce moment, alors que les négociations continuent, les personnes responsables de Duqu sont probablement restées sans aucune idée des tractations. Toutefois, cela ne veut pas dire qu’il faut à nouveau envoyer 007 et ses confrères sur place. Cela veut simplement dire que les cyber-guerriers sont en pleine action et essaient en ce moment même de mettre en place un plan B ou même d’activer Duqu 3.0.
Et vous, comment sont traités vos échanges informatiques sensibles ? Avez-vous les bons outils pour vous assurer d’avoir une conversation en toute sécurité avec vos employés ou partenaires ?
Apple Watch
Les rumeurs allaient bon train. Aussi, quand Tim Cook a présenté pour la première fois l’Apple Watch le 9 septembre 2014, les attentes étaient énormes : pas moins de 69 millions de pages indexées étaient alors disponibles sur Google.
Exactement 6 mois après, le 9 mars 2015, Tim Cook a présenté tous les détails de la Watch, y compris sa disponibilité et son prix. L’énorme attente ainsi générée va probablement encore entrainer la création de millions de pages web sur le produit dans les prochaines semaines avec les premiers tests réels.
Comme la Watch ne fonctionne qu’en binôme avec l’iPhone, Genius App a souhaité analyser de plus près cette nouveauté. Maintenant que j’en sais un peu plus et que les derniers outils de développement sont disponibles, je peux partager mes premières impressions. Cela me permettra aussi de répondre à tous ceux que j’ai rencontré ces six derniers mois et qui me posaient les mêmes questions telles que : « Vas-tu acheter la Watch ? », « Qu’en penses-tu ? » ou la plus agaçante « Est-ce que la Watch va révolutionner le secteur horloger ? »
En premier lieu, Apple est devenu un monstre – non pas à cause de sa capitalisation boursière, de la taille de son futur campus ni des montants financiers générés. Je le dis car tout ce qu’ils créent doit changer le monde. S’ils ne le font pas, tous leurs détracteurs et les journalistes diront que c’est le début de la fin pour Apple. Ils ajouteront que c’est une société déclinante qui était innovante mais qui s’est perdue sur le chemin du pouvoir, de l’argent et de l’ego. Apple n’a pas le droit d’échouer. Même certains « spécialistes », comme Lionel Tardy, ont déclaré qu’Apple a finalement lancé un produit un an après ses concurrents… comme si Apple était en retard sur un marché où personne n’a réussi avant eux.
En effet, mieux vaut être en retard avec le bon produit qu’en avance avec le mauvais. Je ne peux affirmer que la Watch sera un nouveau succès pour Apple mais ce que je peux dire, c’est qu’ils ont été en retard sur beaucoup de marchés dans le passé. Des ordinateurs aux portables, des lecteurs MP3 aux accessoires de télévision, des smartphones aux tablettes, Apple a toujours été en retard. Toutefois, ils sont parvenus à lancer un produit que tout le monde voulait et que les concurrents ont aussitôt copié, comme si rien n’avait jamais existé auparavant.
Nous passons beaucoup de temps sur nos smartphones et, alors que certains le font discrètement, les dernières statistiques montrent que nous passons en moyenne 2 heures et 48 minutes par jour sur nos appareils mobiles, ce qui met notre santé en danger.
Quand Apple et le reste du secteur passèrent d’écrans de 3.5 pouces à de gigantesques écrans de 5.5 pouces, il était temps d’avoir quelque chose de plus discret pour nous maintenir connecté à notre monde digital. Bien sûr, la Watch ne nous aide pas seulement à rester relié à notre monde digital, elle promet aussi de d’offrir une toute nouvelle expérience d’interaction pour quiconque cherche un entraineur sportif, un conseiller ou simplement un assistant attaché au poignet.
Grâce à la couronne digitale, un bouton et un écran tactile de 312×390 pixels (272×340 pixels pour le petit modèle), les utilisateurs seront capables de réaliser toutes sortes d’interactions. Bien entendu, le système promet d’être très personnalisable et il permettra de regarder la télévision, lire les emails et d’échanger des messages. Cependant, je ne m’attends pas ici à une révolution et si vous cherchez à remplacer votre smartphone avec cette Watch, vous ne saisissez pas le potentiel de ce produit. Des technologies, comme la Digital Touch, signifient que de nouvelles apps seront créées et qu’elles promettent – avec Siri ou non – d’accéder rapidement et de manière fiable à de nouveaux services du bout des doigts.
Et que disent les manufacturiers horlogers de cette nouveauté ? Et bien tout d’abord, ils ont été très critiques et arrogants en disant des choses comme : « Cette entreprise ne connaît rien à ce secteur » ou « Ils ne savent pas où ils mettent les pieds », pour ne citer que certains commentaires désobligeants. Mais même après avoir critiqué Apple, certains de ces manufacturiers ont appris de l’échec de Nokia et RIM qui avaient été au sommet quand Apple a lancé l’iPhone en 2007, mais qui sont aujourd’hui soit morts, soit rachetés à cause de leur manque de réactivité.
La leçon adressée aux manufacturiers était claire : « Ne sous-estimez pas Apple, réagissez avant d’être mangés tout crus ». Et les manufacturiers réagissent à présent : tous vont lancer leur propre montre intelligente ou la présenter à Baselworld, qui débutera le 19 mars 2015. Festina, Swatch, Tag Heuer, etc. : tous vont lancer quelque chose qui, plus ou moins, pourra s’appeler une smartwatch.
Ceci dit, elles fonctionneront de manière autonome et seront faiblement liées à un smartphone. Pire, la plupart d’entre elles seront de simples bracelets qui compteront vos pas et quelques autres mesures dans le but de recenser vos activités physiques quotidiennes ; ces produits inondent déjà le marché. La Watch d’Apple fera beaucoup plus que ça et, le plus important, sera connectée à chaque iPhone équipé du système iOS 8.2 ce qui représente environ 500 millions d’iPhones dans le monde – du 4S (2012) au tout dernier 6 Plus. C’est une montagne d’utilisateurs potentiels prêts à faire le pas.
Des rumeurs ont fait état de discussions entre Apple et les manufacturiers horlogers il y a quelques années mais aucun n’a souhaité travailler avec Apple parce qu’ils n’étaient pas du même monde. Voyons comment cette industrie réagit dans les années à venir et s’ils vivront assez longtemps pour regretter ce choix ou non.
Est-ce que votre entreprise est prête à adopter un nouvel outil ? Est-ce qu’une smartwatch peut ajouter de la valeur à vos services ou produits ?
Qu’est ce que le partenariat IBM-Apple apporte?
Après des annonces très classiques et assez ennuyeuses de la part d’IBM et Apple, il est temps de jeter un œil aux premiers résultats de ce partenariat.
La nouvelle est tombée l’été dernier dans une période où, normalement, il ne se passe pas grand chose y compris dans le monde des entreprises. IBM et Apple ont émis un simple communiqué de presse avec une prose encore plus soporifique qu’une substance remplie de benzodiazépine.
Si ce genre de communiqué est classique de la part d’IBM, tout le monde – y compris les observateurs et aficionados – ont été très surpris de lire ce genre de mots de la part d’Apple « partenariat historique », « nouvel référence d’efficience, d’efficacité et de satisfaction client » et « étape radicale pour les entreprises ».
C’est particulièrement vrai pour Apple car ils ont souvent rencontré des échecs dans leurs tentatives de conquérir le segment Entreprise ces dernières années. Des initiatives comme les produits serveurs avec les gammes Workgroup en 1993 ou Xserve en 2004 ont été de cuisants revers tout comme les produits de stockage (Xserve RAID) pour ne citer que ceux-là.
IBM a aussi connu ses échecs quand l’entreprise a tenté de lancer des produits de masse. Les plus connus sont le défunt OS/2, PCjr (dont vous ne vous rappelez probablement pas), le téléphone intelligent baptisé Simon (ne riez pas, c’était en 1992) et la gamme ThinkPad avant de revendre toute la division Lenovo en 2004.
Donc, théoriquement, ces entreprises sont très différentes dans leurs activités mais sont complémentaires dans leurs champs d’expertise et c’est exactement ce que l’accord cherche à réaliser : fournir le meilleur de chacun dans le but de répondre spécifiquement aux besoins du secteur des entreprises.
Mais tout le monde sait à quel point il est difficile de marier ou de réaliser un partenariat avec des acteurs aussi différents qui n’ont pas la même vision des choses. Imaginez concilier le sex appeal de Marilyn Monroe avec les pensées de Stephen Hawking ou l’âme d’une Ferrari avec le style d’une SsangYong. Mélanger des entités aussi différentes est risqué mais c’est exactement ce que ce partenariat tente de faire en mettant en avant le meilleur de ce que ces deux entreprises savent faire pour – je me permets de citer le communiqué de presse – « transformer la manière dont les gens travaillent, les entreprises opèrent et les compagnies fonctionnent ».
J’étais très sceptique et le temps a passé. Comme promis en juillet, IBM et Apple ont émis un nouveau communiqué de presse début décembre pour annoncer les 10 premières apps liées à ce partenariat mais il est passé presque inaperçu. Les deux entreprises ont développé des pages web différentes (IBM et Apple) mais qui sont toutes deux attractives – une structure du type « flat design » et des messages clairs au cœur de cette communication – mais que penser des apps ?
Les apps sont proposées au travers de six secteurs d’activité : Banque et Finance, Marchés, Voyages et Transports, Ventes, Assurances, Télécommunications et Gouvernement. Au premier coup d’œil, ces apps reprennent ce qui a fait le succès d’autres apps connues : intuitives et minimalistes, elles affichent une interface claire. Bien entendu, elles sont également très bien pensées.
A ce stade, ce qui m’impressionne le plus, c’est le fait que le duo a sorti une interface clairement inspirée des produits d’Apple. Ces derniers ont toujours été connus pour réaliser des logiciels et des appareils simples à utiliser ; ils ont même été critiqués pour produire des choses trop minimalistes ou trop simples et parfois, je suis d’accord avec ces remarques. De l’autre côté, IBM avait la réputation inverse avec des outils trop lourds, trop chargés, trop compliqués et qui alourdissait considérablement l’expérience utilisateur.
Le résultat avec ces 10 premières apps est une parfaite illustration de ce qui a fait le succès de cet écosystème ces 8 dernières années (l’iPhone a été présenté en janvier 2007). En d’autres mots, Apple offre clairement son expertise au niveau UI/UX et fournit une plateforme solide et mature puisque depuis 2007, la marque a vendu 800 millions d’appareils iOS dans le monde. De l’autre côté, IBM est un acteur majeur dans le secteur des entreprises avec des services basés sur des logiciels et des machines.
Ceci dit, au-delà de l’aspect attrayant, chaque app a son propre objectif : augmenter les ventes, ajouter de la valeur, développer la fidélité client, améliorer le service à la clientèle, etc. De Passenger+ à Retention, toutes ces apps ont leur propre style et sont adaptées aux besoins des entreprises. Et ce n’est pas fini puisqu’à la fin 2015, les partenaires ont promis de lancer encore 90 apps supplémentaires.
Bien entendu, vous n’êtes peut être pas une entreprise qui bénéficie des services et des infrastructures d’IBM mais vous êtes déjà munis de téléphones intelligents. Est-ce qu’il ne serait pas temps de donner plus de pouvoir à vos employés ou partenaires à l’aide d’informations complémentaires pour augmenter vos ventes, mieux informer vos clients, fournir des services complémentaires, partager des informations stratégiques ou en un mot, embrasser l’ère mobile ?
Si la réponse est oui, nous sommes là pour vous aider à réaliser la transition dans cette nouvelle ère.
Tout est lié aux couleurs et l’app s’appelle myColor !
Mon entreprise est fière de présenter une nouvelle app sociale qui vous permet de partager vos émotions au travers de couleurs et plus encore.
C’est une vieille idée qui a doucement grandi dans mon subconscient en février, j’ai décidé de démarrer ce projet en interne avec mon équipe de Genius.
Quelques mois plus tard, cette idée s’est cristallisée grâce à quelques milliers de lignes de codes et, bien entendu, à une interface originale et attractive.
Tout d’abord disponible pour iOS, à quoi sert cette app ? Est-ce encore possible de lancer quelque chose de nouveau sur l’App Store alors que ce dernier compte plus de 1.3 million d’apps ?
Je pense qu’il y a encore quelque chose d’original et différent à faire et offrir car c’est très difficile de décrire une émotion. A part l’expression orale, une couleur retranscrit gracieusement des émotions ou des sensations uniques et dit, en une fraction de seconde, tout à ses amis ou proches.
Bien entendu, pas toutes les couleurs veulent dire la même chose à tout le monde et c’est pourquoi nous avons développé une palette de couleurs avec des professionnels autour de six émotions principales : Bonheur, Peur, Excitation, Colère, Amour et Tristesse. Habituellement, ce sujet se nomme la « psychologie des couleurs » et nous sommes heureux d’être les premiers à proposer une app compréhensive et facile à utiliser.
En plus de partager vos émotions avec d’autres personnes qui utilisent l’app, vous pouvez aussi voir vos couleurs passées, les couleurs de vos amis et voir les personnes qui utilisent l’app sur une carte du monde et interagir avec eux (s’ils sont dans vos Contacts).
Enfin, nous avons fait de notre mieux pour utiliser le moins possible l’usage de la batterie et les services de localisation seront sollicités uniquement quand vous ferez appel à la carte.
Faites un test, visitez notre site web et dites moi ce que vous en pensez grâce au bouton « Nous contacter » dans les Préférences.
Oh, et myColor est gratuit ! Amusez-vous bien en couleur !
Pourquoi j’ai dit “non” au poste de Directeur Général chez Microsoft ?
Je sais ce que vous pensez : pourquoi est-ce que ce type a été contacté et pourquoi a-t-il refusé ? Ca peut sembler dingue ou très stupide car reprendre les rênes du plus grand éditeur de logiciel au monde est un rêve que beaucoup aimeraient voir devenir réalité. Mais les récents changements dans cette industrie, tout comme les changements de stratégies du management de Microsoft m’ont fait douter et refuser cette proposition. Voici pourquoi.
Tout le monde connaît Microsoft et si vous n’avez pas passé ces dernières décennies sur une île déserte, vous avez probablement utilisé leurs produits plus d’une fois. Dans les faits et avec une domination supérieure à 95% du marché, même si vous ne le vouliez pas, il était très difficile d’essayer autre chose.
L’incroyable domination de Microsoft depuis des décennies est assez unique et en a fait un monstre qui a généré presque 78 milliards de dollars en 2013 (AF) avec un bénéfice net supérieur à 21 milliards de dollars et tout ceci, grâce à ses 99’000 employés. C’est le résultat d’une longue et constante croissance démarrée en 1975 mais ma note du jour focalisera sur la dernière décennie :
Chiffre d’affaires de 2003 à 2013 (AF)
En dépit de la crise financière de 2009, cette période a affiché une croissance constante et en dix ans, les revenus ont presque été triplés. Donc, en regardant cette courbe, vous vous demandez pourquoi je n’ai pas sauté dans ce train et tranquillement pris un siège pour me détendre sur les rails du succès ?
Comme je l’ai dit à John Thompson qui est en charge du recrutement et également membre du conseil d’administration de Microsoft, il y a deux principaux problèmes dans cette entreprise qui devraient préoccuper n’importe quel candidat.
Le premier est lié au cœur des revenus de l’entreprise qui sont principalement concentrés sur les PCs. Comme mentionné dans une note précédente, la vente des PCs est en train de baisser. Les derniers chiffres n’ont pas seulement confirmé cette tendance mais ils ont montré une accélération du phénomène :
Ventes mondiales de PC de 2003 à 2013
Après un pic en 2011 avec 365 millions de PCs vendus (c’est 1 million par jour !), 2012 a vu ce chiffre décliner à 352 millions et en 2013, les constructeurs de PC ont encore plus perdu de parts avec seulement 316 millions de machines vendues (0.86 par jour). C’est une baisse de 14% en deux ans. Le problème est : cette baisse n’est pas liée à une économie faiblissante comme dans le passé. Au contraire, cette descente aux enfers pour les fabricants de PC est purement liée à un changement dans les dépenses des consommateurs. Non seulement les entreprises et les individus tournent le dos aux ordinateurs classiques pour acquérir des tablettes, mais la plupart des gens ont un ordinateur nano dans leur poche grâce à des processeurs extraordinaires et à la miniaturisation. Pour n’en citer qu’un exemple, le dernier processeur A7 d’Apple qui équipe les derniers iPad et iPhone 5S contient plus d’un milliard de transistors. C’est équivalent au processeur Intel Core i7 Sandy Bridge qu’on retrouve dans n’importe quel puissant ordinateur de bureau.
Pour le conseil d’administration et le futur Directeur Général, cette observation conduit à repenser le cœur des activités de Microsoft d’aujourd’hui et ce qu’il sera demain car la plupart des PCs vendus sont équipés d’un système Windows et d’Office. Comme la vente des PCs baisse et que la tension sur les prix est toujours plus intense sur l’ensemble de l’industrie, Microsoft sera toujours plus sous pression et un rapide coup d’œil à ses revenus par division montre pourquoi :
Revenus Microsoft par division de 2003 à 2013 (AF)
Globalement, toutes les divisions semblent saines et bénéficient d’une bonne croissance. Toutefois, la division Windows montre clairement des signes baissiers car moins de PCs sont vendus ce qui signifie moins de licences systèmes. De plus, les charges de 900 millions de dollars affectées aux invendus de la tablette Surface n’ont pas aidé.
Mais ces observations ne sont que la pointe de l’iceberg et pour avoir une meilleure vision des résultats sur l’année fiscale 2013, ce graphique par secteur donne une autre perspective :
Comme vous pouvez le voir, les divisions qui génèrent le plus de revenus sont Windows (systèmes pour PC, Surface, etc.), Microsoft Business (principalement Office et Exchange) et Server & Tools (systèmes pour serveurs et services et produits pour entreprises). Au total, elles engendrent 82% du chiffre d’affaires du groupe.
Ceci dit, du point de vue du bénéfice net, ce n’est pas exactement pareil :
Bénéfice net par division en 2013
Pour faire court, seulement trois divisions réalisent 97% des bénéfices de Microsoft. Elles sont encore aidées de 3% via la division Entertainment. Toutes les autres divisions perdent de l’argent et dans des grandes largeurs. Mais ce n’est pas tout et le pire est à venir car le produit Office génère 29% des revenus et les systèmes Windows pour PC encore 22%. C’est donc un stupéfiant 51% ou plus de 40 milliards de dollars ! Ces vaches à lait dépendent clairement des ventes de PC et comme elles sont en baisse, il est très vraisemblable que l’impact sera important sur les futurs résultats et ils ne seront pas aisés à compenser.
Bien entendu, la nouvelle tablette Surface est supposée apporter plus de revenus pour la marque et, encore plus important, une présence dans ce secteur stratégique. Toutefois, la question principale est de savoir si cette fois c’est la bonne vu que la première version fut un désastre ? De plus, comme les autorités Européennes ont validé le rachat de la partie téléphonie mobile de Nokia, l’entreprise va ajouter 15 à 20 milliards de chiffre d’affaires… mais est-ce que les bénéfices seront au rendez-vous ? Et enfin, est-ce que cet investissement de 7.2 milliards de dollars sera payant ?
A ce stade, alors que John et moi déjeunons, il me lance: « Mais Tony, ne trouves-tu pas que ces challenges sont excitants ? »
Bien sûr ! Mais il est temps de parler du second et dernier problème de ce poste qui m’a obligé à décliner poliment cette opportunité et ça à avoir avec les gens. Quand Bill Gates a quitté son poste de Directeur Général et a choisi Steve Ballmer comme successeur, il est devenu Président du conseil d’administration et s’est inventé un nouveau rôle sur mesure pour garder un pied dans les opérations de Microsoft en tant que Chief Software Architect. Ensuite, en juin 2006, il est totalement passé de Microsoft à sa fondation en abandonnant son rôle dans l’entreprise qu’il a fondée pour garder uniquement le titre de Président du conseil d’administration.
Cependant un bilan s’impose car de 2000 à aujourd’hui, Microsoft a totalement manqué toutes les principales opportunités qui ont été créées. Pour commencer, il y a eu la musique car c’est Apple qui a révolutionné le secteur avec l’iPod et l’iTunes Store. Puis, Microsoft a totalement raté le virage du smartphone. Pire, Steve Ballmer a même ri quand Apple a présenté son iPhone. Finalement, la tablette est un nouveau marché dont Microsoft est totalement absent et ne semble pas trouver la bonne formule pour pouvoir en tirer les éventuels bénéfices.
Pour faire court, Microsoft and son management ont raté toutes les plus importantes opportunités de ces 20 dernières années.
Ajoutez à ça que Steve Ballmer a lancé en juillet dernier la première réorganisation majeure de l’histoire du groupe créé en 1975 et que – un mois plus tard ! – il a promis d’abandonner son poste de Directeur Général dans les 12 prochains mois.
Mais ce n’est pas terminé car Steve Ballmer devrait rester dans le conseil d’administration et des rumeurs laissent présager que Bill Gates aimerait reprendre un rôle plus actif dans l’entreprise qu’il a créée. Comment serait-il possible que ça arrive et surtout, quel degré d’implication un homme occupé comme Bill Gates pourrait investir dans Microsoft dans le but de transformer l’entreprise ? Est-il tenté par le retour mythique de Steve Jobs chez Apple ? Ca ne serait pas prudent car généralement, l’histoire se répète rarement et deux individus différents ont deux destins différents dans la vie.
Maintenant, comment un nouveau Directeur Général peut raisonnablement prendre la responsabilité de transformer une entreprise, être sérieux dans le domaine du smartphone, développer un nouveau segment dans les tablettes, compenser les larges revenus qui proviennent de deux vaches à lait et enfin, secouer le département Recherche & Développement qui a dépensé plus de 10 milliards de dollars en 2013 (mais pour quoi ?) avec les anciens directeurs généraux dans le conseil d’administration ?
Ou autrement dit, comment il peut assurer que Microsoft sera à la tête du secteur en devenant le nouveau leader et pas juste le « suiveur » alors que les deux seuls directeurs généraux qui ont dirigé l’entreprise pendant 39 ans font encore partie du conseil d’administration ?
Comme je l’ai dit à John Thompson lors d’un dernier entretient téléphonique, je pense qu’il sera particulièrement difficile d’affronter tous ces défis dans cette configuration.
Evidemment, John m’a assuré que j’aurai les pleins pouvoirs et qu’en tant que Directeur Général, c’est moi qui conduirai l’entreprise. Toutefois, comme je serai le conducteur sur des routes difficiles, j’ai la crainte que je devrai partager la voiture avec des gens qui ont une seule envie : prendre le volant et conduire eux-mêmes.
Avec ça à l’esprit, comment planifiez-vous votre succession ? Et, encore plus important, êtes-vous sûr que vous et votre équipe de management sont les bonnes personnes pour affronter les défis qui vous attendent ?
PS: la note d’aujourd’hui est une fiction mais les défis et problèmes de gouvernance ne le sont pas…
A l’ère du tout digital, le succès n’est jamais très loin de l’extinction…
De temps en temps, une révolution technologique change tout. Avec un monde toujours plus globalisé et des communications qui voyagent – virtuellement – à la vitesse de la lumière, une idée ou une technologie d’avant-garde peut être adoptée plus vite que jamais et devenir le gadget incontournable pour une importante part de la population. C’est une excellente nouvelle pour les innovateurs mais ça peut aussi sonner le glas d’entreprises qui sont lentes à s’adapter et ce, même si elles ont occupé pendant des décennies la première place en tant que leader de leur secteur.
Aucun autre exemple ne peut mieux illustrer cette introduction que l’entreprise américaine Eastman Kodak. Dans les années 80, le succès était impressionnant avec plus de 128’000 employés, un chiffre d’affaires de 9 milliards de dollars et des profits qui dépassaient le milliard de dollars.
Evolution du cours Kodak des années 90 à aujourd’hui
Toutefois, la progression rapide de la photographie numérique dans les années 90 et l’introduction du Smartphone, en particulier du révolutionnaire iPhone en 2007, ont réussi à tuer une société qui n’est jamais parvenue à se renouveler. Bien sûr, Kodak a essayé de s’adapter à l’ère digitale en sortant des produits intéressants y compris des appareils photos numériques et des services mais ce fût trop peu et trop tard. Le changement de l’entreprise était trop lent and n’a pas réussi à atteindre un succès significatif. En janvier 2011, elle a fait faillite et même si un juge a accepté sa réorganisation en août dernier en permettant une sortie du chapitre 11, le futur est plus incertain que jamais pour les quelques milliers d’employés qui sont encore à bord.
Pour mieux comprendre ce qu’il s’est passé, il est important d’avoir une approche analytique des progrès réalisés par les principaux acteurs du marché de la photographie numérique sur les dernières décennies. A l’aide du prochain graphique, je pointe du doigt l’évolution la plus importante et elle est liée au capteur, le cœur de l’appareil photo numérique qui saisi les images. Avec le temps, les capteurs sont devenus plus petits, plus intelligents et meilleur marché comme tout le reste des composants de l’appareil et bien entendu, ils enregistrent plus de données. En d’autres mots, la qualité et la facilité d’utilisation ont permis de complètement dépasser les appareils photos classiques à base de film.
Bien entendu, la taille du capteur n’a pas été le seul progrès effectué par les constructeurs. D’un point de vue technique, les ingénieurs ont aussi développé une meilleure sensibilité, une dynamique plus étendue, plus d’images par seconde et même des fonctionnalités vidéo avancées. Comme si ça ne suffisait pas, la miniaturisation et l’avancée des logiciels ont également permis de bénéficier de la reconnaissance faciale, la géolocalisation, partage social et accès Internet illimité qui ont grandement amélioré les caméras que nous utilisons régulièrement dans nos smartphones. Ceci dit, dans ce secteur, l’évolution des performances photographiques a même été encore plus rapide:
Les fabricants d’appareil photographique numérique ont eu besoin de 14 ans pour passer d’un capteur de 2 Megapixels à 36 Megapixels. Les smartphones ont été deux fois plus rapide et n’ont eu besoin que de 8 ans pour arriver au même résultat. Bien sûr, si vous comparez une photo de 38.2 Megapixels prise par un Smartphone Lumia 1020 à une photo de 36.3 Megapixels prise par un Nikon D800, la différence de qualité est encore très importante. D’un côté, le D800 coûte CHF 2’400.- et prend uniquement des photos alors que de l’autre côté, vous pouvez glisser dans votre poche un 1020 pour CHF 600.- ou CHF 100.- avec un contrat subventionné et vous pouvez faire un millier de choses avec.
Ironiquement, cette évolution rapide est en train de menacer l’industrie de la photographie numérique qui a tué Kodak. Comme la technologie et les performances de la prise d’image via smartphone évolue à pas de géant tous les 6 à 12 mois, les fabricants d’appareils photographique compacts ou les plus onéreux DSLR, commencent à être confronté à une vive compétition. En 2012, l’industrie du téléphone mobile a vendu 1.75 milliard d’appareils dont 712 millions de smartphones. Pour cette année, les analystes prédisent grosso modo les mêmes volumes de vente mais les smartphones devraient s’écouler à 837 millions d’exemplaires avec une hausse de 17% par rapport à 2012.
A ce stade, il est important de noter que dans certains pays, les ventes de smartphones représentent plus de 55% des ventes de téléphones mobile. Dans le même temps, les constructeurs d’appareils photo numériques ont vu leurs ventes baisser de 30% entre 2007 et 2012. Il ne s’agit pas d’un problème économique passager mais bien d’un changement dans les dépenses des consommateurs qui, avec le temps, ne fera que s’empirer au fur et à mesure que les smartphones et leur appareil photo s’amélioreront.
Et vous? Votre entreprise est-elle prête à passer au tout numérique, s’appuyer sur Internet et passer sur téléphone mobile? Et vos concurrents, sont-ils en train de prendre la même direction?